Un bruit de nuit

De retour du grand vert c’est découvrir par son côté la ville où ça circule tout au klaxon, on appelle ça avertisseur et ce n’est pas pour rien.

Une douche après, marcher dans une agitation donnant le tournis après la grande paix d’avant, suivre des avenues où alternent des immeubles de plus en plus occidentaux, et des trottoirs défoncés ou peut-être jamais terminés.

Finalement, c’est une ville comme celles qu’on connaît, jusqu’à l’immense statue du Khan sur sa place, où toute une équipe tourne un film qu’on pressent improbable (en l’occurrence, la scène consiste à mettre dans la boîte la marche souriante d’une dame en rose qu’à la fin, tout le monde congratule comme si elle venait de bouleverser l’humanité entière).

La soirée passe très vite. La nuit est totalement sonore. En bas de notre hôtel (il a pour nom Toto, toute une histoire), un concert permanent de voitures effrénées fait écho au karaoké dans l’immeuble où divers chanteurs font des performances assez pathétiques qu’on espère liées à leur ivresse manifeste ; aux allers et venues dans les couloirs ; aux dings de l’ascenseur ; à la dispute d’un couple qui finira par se régler sur l’oreiller (le miracle bruyant de l’amour).

Le réveil sonne déjà. À quelques pas voilà la gare, sans affichage. Presque tous les voyageurs attendant sont touristes. Nous le sommes pareillement. Le train arrive vite. Nous partons pour Pékin.

Je pense encore à ce que nous disait notre guide, que les nomades qui meurent sont mis en terre dans la steppe, où ils le veulent, en un lieu connu de leurs seuls proches. J’aime beaucoup cette idée. De finir rien dans un grand vide.

En attendant la Mongolie est magiquement immense depuis nos fenêtres. Je veux y revenir.

La photo, c’est l’œil d’une figurine au pied de l’immense statue de Genghis Khan vue sur le retour des steppes.

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