Dormir

Je n’ai jamais autant dormi de mon entière vie. À croire que le train extrude de moi des années de sommeil restées cachées jusque là en quelque part inatteignable.

C’est dormir d’entre les morts, avec aux alentours, dans ce qu’on voit par la fenêtre, rien, une plaine rase, des roseaux bas, parfois une mare où trônent un héron gris, quelques canards qui vaquent, et rien.

Par vagues il y a aussi des bouleaux cous coupés, le tronc est cassé net à hauteur d’homme, une tempête peut-être, je ne sais pas.

Et puis des maisons mortes s’effondrant doucement, rongées par la fatigue.

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