S’en aller de Russie

Cette fois le dernier jour ici : plus tard dans l’après-midi on reprendra un train pour traverser la frontière, entrer en Mongolie, et c’est déjà être parti que d’être dans l’entre-deux des pays.

Hier soir, nous avons goûté des choses étranges, grasses et lourdes, mais la jeune femme brune s’occupant de nous avait un sourire magnifique, et des yeux d’un bleu lumineux noir comme toujours.

Pour le bilan russe, il faut laisser reposer d’autant que pour l’heure, c’est mitigé. La mémoire, le ressenti, c’est une pâte à crêpe, sans temps ça ne donne rien et on rate l’essentiel remontant comme les bulles dans ladite pâte (j’aime les métaphores, même foireuses, et puis les crêpes évidemment).

En attendant le soir, le train, on vaque dans la chambre de cet étrange endroit multi-fonctions : aux deux bouts du couloir du deuxième étage où nous sommes, on trouve ainsi un salon de coiffure pour dames d’âge mûr, où l’on peut aussi se faire faire les ongles ; et de l’autre côté, une sorte de restaurant chinois (enfin, je crois). De plus, certaines chambres semblent abriter des bureaux où se mènent je ne sais quels commerces mystérieux (les affiches sur les portes n’aident pas).

Par ailleurs, en bas, dans le hall, il y a aussi une minuscule supérette, un second restaurant ou quelque chose d’approchant, et un vigile qui, dans sa cage de verre, semble totalement immobile depuis la nuit des temps.

Ajoutons la très vieille dame qui, dans le canapé de l’accueil, semble passer ses journées à dormir (on imagine ce qu’elle ressent du monde dans ces somnolences), et le russe qui ce matin, pendant le petit-déjeuner buffet, a englouti plus de nourriture que moi en un mois, et le tableau sera complet.

Pour la photo, c’est un détail d’une statue posée aux coins d’une rue.

dbo Écrit par :

2 Comments

  1. François Drapier
    9 août 2019

    Salut trio magique! Je profite de ton dernier post Daniel et de notre dernier soirée où il sera possible de nous connecter. Evidemment le bilan que tu tires de votre traversée ne nous donne pas vraiment d’autre envie que de se faire sauter une bonne crèpe bretonne accompagnée d’une grande bolée. Sachez en tout cas que suivre votre périple au travers de vos photos, de vos écrits/récits (si complémentaires entre les tiens et ceux de Jean Christophe) constitue aussi un voyage à part entière dont le ressenti est sans doute bien différent du votre car pour le coup, c’est un vrai plaisir de vivre peinard vos enchantements et vos galères. Pour le suite, j’espère que tout va bien! ( 3 jours sans post!) Chinez bien les amis! Anne et François

    • dbourrion
      10 août 2019

      Merci. On revient de la steppe. Le temps de prendre une douche et on raconte.

Les commentaires sont fermés, mais les retroliens et les pings sont ouverts.